Analyse critique de Clément Ndong Mba sur le projet Agropag de Ndendé et de Ntoum
Après la visite du président de la transition sur les sites du projet Agropag, l'ancien député, reconnu également pour son entrepreneuriat dans le secteur de l'agriculture, de l'élevage et de la pisciculture, Clément Ndong Mba n'a pas mâché ses mots sur le nouveau projet tant vanté ces derniers jours par la primature.
Très connu sous le sobriquet d'Ebogno, l'ancien parlementaire ne voit pas d'un bon œil le projet que coordonne le premier ministre de la transition. "J'ai été surpris de voir, sur écran, son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la République, Chef de l'État, visiter la ferme d'État de Ntoum avec un semblant de satisfaction.
Je rappelle que ce modèle de ferme a englouti des milliards de fonds publics sans que l'expérience soit concluante, sans amélioration de la vie chère.
Dans un passé lointain, on se souvient de la fameuse bananeraie de Ntoum qui n'a rien donné. Que de fonds détournés !!!
Il est tout de même incroyable qu'en dépit des échecs enregistrés, le gouvernement s'obstine à renouveler de piètres expériences ".
Il a cependant orienté l'État dans la politique pour ce genre de projet.
"Le rôle de l'État n'est pas de pratiquer l'agriculture. Il doit promouvoir, susciter les vocations agricoles, accompagner les pratiquants de la chose agricole et réglementer le domaine agricole. Le gouvernement en France ne possède ni fermes ni champs, mais impulse, modernise,subventionne l'agriculture.
Plus près de nous, au Cameroun, les fermes sont aux mains des citoyens. Les parlementaires reçoivent des fonds pour promouvoir l'agriculture dans leurs sièges électorales. C'est pourquoi le parlement camerounais ne siège que six mois par an. Le reste du temps est consacré aux activités de promotion et de développement des activités génératrices de revenus. Aujourd'hui, la viande surgelée ne rentre plus au Cameroun, qui a atteint son autosuffisance alimentaire ".
Clément Ndong Mba, exhorte donc l'État à abandonner des anciennes méthodes qui ont fait sombrer le pays.
"Il faut éviter de reproduire les vieux schémas qui donnent l'illusion d'une politique agricole viable. L'agriculture ne se raconte pas, mais se pratique au quotidien, avec des résultats quantifiables et des statistiques fiables pour mieux envisager les projets d'année en année. Honneur à la patrie, la souveraineté alimentaire doit faire partie des investissements stratégiques pour le bien-être de deux millions d'habitants. Le Fonds gabonais d'investissements stratégiques peut, entre autres, accompagner l'éclosion des fermes et champs divers dans les provinces où ces activités peuvent être viables ".
Il a conclu en invitant les autorités à mettre en contribution la connaissance locale ".
Les nombreux ingénieurs agronomes spécialisés dans la production végétale ou animale qui nous viennent de Masuku ou d'ailleurs, en plus de ceux qui chôment dans les bureaux, peuvent, dans une planification normée, être mis à contribution aux fins d'obtenir, à très court terme, des résultats palpables. C'est ainsi que le panier de la ménagère sera bien garni de produits de qualité, et que nos excédents agricoles peuvent non seulement alimenter les unités de transformation locales, pour ajouter de la plus-value à nos produits, mais aussi créer des emplois pour résorber le chômage des jeunes gabonais. C'est le secteur agricole qui est le plus grand pourvoyeur d'emplois dans l'intérêt supérieur de notre nation".
Notons que l'ancien député est propriétaire de plusieurs plantations de produits alimentaires divers. Son opinion pourrait contribuer à l'éclosion de ce secteur.
Vany Corso SIMA
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