Le capotage en vue de l'UDB dans le département du Woleu.
L'Union Démocratique des Bâtisseurs ( UDB) le parti présidentiel du Gabon, prépare avec une grande vitesse les prochaines échéances électorales, mais son choix des candidats divise ses militants et les populations. C'est le cas dans le département du Woleu, ce qui risquerait de compliquer sa situation lors des deux élections prévues pour le mois de septembre.
Le département du Woleu, considéré comme la citadelle du président de la République, ne semble pas prêt à accorder la majorité absolue comme ce fut le cas lors de l'élection présidentielle où Brice Clotaire Oligui Nguema avait obtenu un score historique avec plus de 98 % dans cette localité. En effet, le parti créé par l'actuel chef d'État est loin de faire l'unanimité. Les opérations d’investitures au sein de l'UDB ne finissent pas d’alimenter la polémique, certains compatriotes qui se sont précipités à rejoindre le parti présidentiel pensant trouver une manœuvre plus démocratique avec la prise en compte de la base, disent être heurtés par ce qu'ils qualifient d'habitudes anciennes fréquentes dans des anciens partis politiques gabonais (où les décisions sont imposées, NDLR ).
Dans le département du Woleu, sur un échantillon de 100 personnes, à peine une vingtaine repose sa confiance sur le nouveau parti au pouvoir pour les prochaines échéances électorales. Par exemple, dans la commune d'Oyem, les choix du parti présidentiel sur Jean Christophe Owono Nguema, actuel délégué spécial désigné comme futur sénateur de la commune d'Oyem, et sur Chen Sylvestre Mezui, choisi pour être le prochain maire, tous issus du 2ᵉ arrondissement, créent une frustration de plus au premier arrondissement. "Cette manière de faire que nous subissons depuis la transition doit prendre fin ou tout est réservé pour le deuxième arrondissement et le premier arrondissement ne reçoit que des résidus. En politique, le jeu de l'équilibre est une marque déposée ".
Selon certaines langues, le délégué spécial très proche du président de la République et rejeté par les populations qui jugent sa gestion calamiteuse, serait à la manœuvre pour les listes des colistiers dans les deux arrondissements pour le compte de l'UDB sous la bénédiction du cercle familial du chef de l'État. "Nous ne pouvons plus continuer à accepter l'imposture. Ils connaissent les personnes que les populations veulent, mais ils font semblant de l'ignorer. Ils seront servis au soir du 17 septembre 2025." A déclaré un habitant de la commune d'Oyem.
La candidature à la députation au premier arrondissement du ministre Sosthène Nguema Nguema, qui est pourtant fréquemment candidat dans cette circonscription, est décriée par les populations, notamment ceux de la tribu Nkodjein qui se considèrent comme autochtones et disent être oubliés depuis l'ère de la transition. Selon une source, des coalitions se forment pour faire tomber Sosthène Nguema Nguema qualifié d'originaire du canton Bissock, circonscription dont est originaire le président de la République. Il est également qualifié d'être un fils politique de Jean-Christophe Owono Nguema Nguema, ce dernier qui, dans son coup d'essai d'apaiser la colère des Nkodjein dont il est neveu, a placé un autre de ses proches, Serge Pamphile Ovono, fils du quartier Akoakam, comme tête de liste au premier arrondissement. Un ex-militant de l'Union National qui ne dispose d'aucun poids politique.
Dans le département du Woleu, le constat semble le même. Les choix des candidats aux législatives dans les différents cantons que compte le département du Woleu ne sont pas au goût des populations. "Tout le monde n'est pas fait pour faire de la politique. Une élection de ce genre n'est pas un moyen pour trouver du boulot ou une fonction à son ami ou son frère. On voudrait désormais avoir les élus qui défendront la cause des populations, non les béni oui oui. Choisir les parents ou des amis comme candidats met en difficulté le parti et le président de la République qui a besoin d'une majorité à l'Assemblée. La vraie majorité doit donc sortir du parti avant de compter sur les alliances." s'exclame un militant de l'UDB dont la candidature n'a pas pu être validée.
Sur la liste du département dont la tête de liste est Marc Ona Essangui, un véritable déséquilibre est dénoncé. Certains axes routiers et grands regroupements de villages n'ont eu aucun des leurs sur la liste des colistiers pendant que certains en ont 2 ou 3.
Au vu de ce qui se dit et se fait sur le terrain, ces grincements de dents mettent en mal l'UDB dans le département du Woleu et ouvrent ainsi un boulevard à d'autres formations politiques et aux indépendants qui profiteront de ces erreurs commises pour se faire une bonne place au soleil.
W. EYI BEYEME
Informé dans l'Impartialité
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