Affaire Sylvia et Nouredine Bongo : Oligui Nguema face aux réalités du pouvoir

 


À peine le champagne savouré après une victoire à l'élection présidentielle avec un score historique de 94,85 %, la libération de prison en sourdine de l'ex-première dame et de son fils anime la chronique au Gabon depuis une semaine et vient ainsi tâcher l'optimisme des gabonais sur le nouveau pouvoir gabonais.


Une erreur de timing communicationnel 

La publication de la communication présidentielle angolaise sur l'arrivée du président déchu Ali Bongo Ondimba et sa famille à Luanda est venue appuyer l'information sur la libération de Sylvia Bongo et de Nouredine Bongo, une information que les autorités gabonaises n'ont jamais voulu commenter. Face aux critiques négatives qui pleuvaient envers le président de la république, chef du gouvernement, le procureur général de la cour d'appel a fait une conférence de presse le vendredi 16 mai 2025 pour s'expliquer sur ce dossier chaud. Pour lui, la libération de la famille d'Ali Bongo est provisoire, elle a été actée pour des raisons de santé après la vérification du dossier médical remis par la défense de l'ex-première dame le 12 mai. Ces explications du procureur général ne semblent convaincre personne, qui trouvent en cette sortie une maladresse dans la gestion de cette libération.

Comme pendant la période de transition, la nouvelle équipe de la communication présidentielle a également démontré ses signes de faiblesse. Aucune communication faite à ce sujet, mettant ainsi les médias d'État à la négation altérée.  


Le pessimisme prend du terrain. 

Sur un échantillon de 10 gabonais, 9 pensent que la sortie du procureur général n'était pas nécessaire, elle a été plutôt forcée afin de sauver le silence constaté par plusieurs compatriotes. " Dans un pays où le droit est respecté, avant que la libération de Sylvia Bongo et de son fils dont la tenue des audiences avait été annoncée par le chef de l'État au cours d'un entretien avec les journalistes français, c'est à ce moment que le procureur devait annoncer leur libération en présentant leur dossier médical. Venir le faire après leur départ du pays alors qu'ils ne sont qu'en liberté provisoire et en résidence surveillée", est une justification vide de sens, a déclaré un membre de la société civile.


L'ordre mondial entache le pouvoir d'Oligui Nguema

La sortie de prison en tapinois de la femme d'Ali Bongo et de son fils vient s'ajouter à celle de Lee White ; elles mettent à nu l'influence de l'extérieur sur le nouveau pouvoir de Libreville, que plusieurs personnes soulignaient pendant la période de transition. La récente visite du président angolais, dont la relation avec Ali Bongo est connue, n'est pas anodine. Son implication et celle de plusieurs d'autres chefs d'État ont fortement contribué à la sortie de prison de Sylvia Bongo. Depuis la chute du pouvoir d'Ali Bongo, les relations entre Luanda et Libreville n'étaient plus au beau fixe. Selon certaines indiscrétions, le pouvoir angolais aurait même évoqué de rompre le partenariat avec le Gabon pour la raffinerie du carburant, une manière de mettre la pression sur l'actuel homme fort du Gabon. Ceci s'est illustré  plusieurs fois lors des différentes rencontres de la CEAC où l'Angola se montrait acerbe sur le dossier de la transition gabonaise. L'entourage du président gabonais met en avant l'aspect diplomatique et murmure que le chef de l'État aurait réussi à déplumer Sylvia Bongo et son fils de tous leurs biens.

Arrivés à l'aéroport de Luanda par un avion d'État et accueillis avec honneur à leur descente d'avion, Ali Bongo et sa famille ont validé qu'ils détiennent toujours les amis sur qui ils peuvent compter. Auprès de la population gabonaise, les langues continuent de s'hisser. Elle exhorte le président de la république à la libération d'autres prisonniers parmi lesquels Kelly Ondo Obiang et ceux ayant été arrêtés avec Sylvia et son fils pour les mêmes faits. 


Vany Corso SIMA ELLA 

Informer dans l'Impartialité 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Une tentative de détournement de 750 millions serait à l'origine de l'expulsion de certains camerounais de la Guinée Équatoriale.

Un jeune Bitamois soutien d'ACBBN ne se reconnaît pas dans une supposée marche annoncée par un collectif de jeunes de cette localité

Un gabonais un emploi,CTRI et Booste Ton CV sur le même chantier