Haleine d'une crise à la fédération gabonaise d'athlétisme
Après une crise de plusieurs années qui avait été mise fin par la volonté du ministre des sports de l'époque appuyé par les instances faîtières de cette discipline, en installant un comité ad hoc qui avait pour mission d'organiser une élection transparente, c'est ceci qui a permis, le 12 octobre 2020, à Anaclet Taty, seul candidat en lice, de prendre la tête de cette fédération. La non-tenue de ses assemblées statutaires, comme le stipulent les statuts, ouvre la porte à des inquiétudes.
Le 12 octobre 2024, le bureau de cette fédération devait être renouvelé. Malheureusement, rien ne s'est organisé. Selon plusieurs sources, le cahier des charges déposé par le président sortant qui songe à un second mandat n'a pas été pris en compte par le ministère des Sports, donc les relations avec le président fédéral sont mauvaises. C'est le 29 janvier, dans une note circulaire, que le bureau de la fédération annonce la tenue de l'élection le 1ᵉʳ mars 2025.
Selon une source ministérielle, comme la majorité des fédérations, le président Anaclet Taty aurait mis en place des mécanismes qui sont différents de ceux qui l'ont permis d'être élu, en manipulant le fichier des délégués qui devraient élire le futur président fédéral. Ce qui serait la véritable cause de ce blocus constaté au niveau de la tutelle : pas question pour le ministère de mettre de l'argent dans une organisation qui botte en touche leurs orientations.
Du côté du bureau sortant, l'un de ses membres qui a préféré garder l'anonymat accuse le ministère de vouloir s'ingérer, forgeant ainsi à écarter l'actuel président fédéral de la course pour faire place à un candidat qu'il soutiendrait dans l'ombre.
Mais auprès de certains acteurs de cette discipline au Gabon, ils ne sont pas surpris de ce qui ressemble à la renaissance d'une nouvelle crise. Selon eux, le président fédéral qui avait pour feuille de route la relance de l’athlétisme, la reconstruction des ligues provinciales, s'est plutôt focalisé sur l'essentiel, notamment les marathons organisés par Everest Média avec qui les rapports se sont brisés. Son échec se résulte par l'absence des nouveaux athlètes nationaux, car aucun n'a atteint les minimas pour concourir à l'international. Ils soulèvent également les rapports décousus entre le président et les anciennes gloires alors qu'il avait promis leur implication afin qu'ils jouent un rôle prépondérant pour la construction de l'athlétisme.
La situation est identique avec certains professionnels qui seraient sur le sillon de ceux qui souhaitent le départ de l'actuel président fédéral. Ils auraient même sollicité la réaction urgente de la tutelle afin de constater l'état d'illégalité de la fédération.
Le président de la fédération, mû par une grande expérience pour avoir été secrétaire général de la fédération pendant 12 ans, ensuite conseiller technique du ministre Séraphin Moundounga ; conseiller sport du ministre Blaise Louembe ; avant de terminer directeur de cabinet du ministre Nicole Assele, n'a pas encore dit son dernier mot face à ce qui se projette en un bras de fer.
Vany Corso SIMA
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