JO PARIS 2024 : l’appel de l'expert Jean-Marc KOUMBA aux autorités gabonaise sur sa politique sportive

 

 


Le champion du monde, Jean-Marc KOUMBA a  récemment séjourné au Gabon son pays d'origine et à émis aux autorités le souhait de son expertise.


Alors que les jeux olympiques Paris 2024 se sont bouclés en botté pour certains, pour la délégation gabonaise la moisson n'a pas été bonne et cela suscite des réactions pour des compatriotes à l'image de l'expert Jean-Marc KOUMBA qui a fait une apparition sur son réseau social en critiquant la politique sportive gabonaise en déclin.  

Nous vous partageons en intégralité le contenu de son message 


“À l'attention des autorités compétentes,  

À nos compatriotes passionnés de sport,


Comment pouvons-nous nous étonner des résultats médiocres de nos athlètes lors des Jeux Olympiques, quand nous connaissons toutes les conditions dans lesquelles ils se préparent ? Participer à des compétitions de cette envergure nécessite une préparation de plusieurs mois, voire d'années, et cela dans des conditions adéquates. Il est donc injuste de blâmer nos athlètes pour leurs performances, lorsque nous savons que les moyens nécessaires à leur réussite ne leur ont pas été accordés.


Nos sportifs ont-ils bénéficié des infrastructures appropriées ? Ont-ils reçu des entraînements de qualité, avec une alimentation adéquate, et l'assistance continue du ministère des Sports ? Les entraîneurs se donnent corps et âme, jonglant avec les maigres moyens à leur disposition, mais ce ne sont pas des magiciens. Il est impératif que la politique sportive du Gabon change si nous souhaitons un jour obtenir des résultats à la hauteur de nos espérances.


Le ministère des Sports ne peut plus se permettre d'attendre quelques mois avant une compétition pour montrer son existence. Un champion ne naît pas quelques semaines avant une échéance majeure : il se prépare, s'entretient, et a besoin de soutien continu, tant matériel que financier. Les investissements dans de grands stades ne suffiront pas à résoudre le problème si une véritable stratégie n'est pas mise en place par la suite.


Nous devrions plutôt envisager la création de centres sportifs et d'académies répartis sur l'ensemble du territoire national. Ces infrastructures seraient bien plus utiles et bien moins coûteuses, tout en permettant à un plus grand nombre de jeunes talents de s'initier à diverses disciplines sportives. Elles contribueraient à la construction d'une véritable culture sportive au Gabon. Il est aussi nécessaire de professionnaliser, ou à tout le moins semi-professionnaliser certaines disciplines afin que les sportifs puissent vivre de leur passion et que les entraîneurs soient correctement rémunérés pour leur travail.


Enfin, plutôt que d'envoyer quelques sportifs se perfectionner à l'étranger, nous devrions inviter des experts à venir au Gabon pour former nos athlètes et entraîneurs sur place, afin de servir le plus grand nombre. Le ministère doit se placer au service de nos sportifs, et non l'inverse.


Le développement du sport au Gabon passe par une refonte profonde de notre approche. Une vision à long terme, des infrastructures adaptées, et un soutien constant sont essentiels pour espérer voir un jour nos athlètes briller sur la scène internationale. Et il n'y a pas que le football dans notre pays ; il existe bien d'autres disciplines où les Gabonais excellent. J'ai eu la chance de rencontrer certains de ces talents lors de mon séjour. Ces jeunes athlètes doivent être reconnus et encouragés, comme cela se fait dans plusieurs pays frères africains.


Nous avons également un frère qui fait la fierté de l'Afrique et du Gabon, mais qui n'est pas valorisé par nos autorités comme il le mérite. Jean Claude Djimbi , le seul arbitre africain de judo à avoir officié durant ces jeux olympiques lors de combats prestigieux, dont celui de Teddy Riner, est un Gabonais. Pour moi, c'est comme s'il avait remporté une médaille olympique. Pourtant, il reste dans l'ombre. S'entêter sur un seul sport est tout simplement contre-productif et ne sert pas les intérêts de notre nation.


Pour vivre ma passion, j'ai dû, dans les années 90, compétitionner en Allemagne car le Gabon n'était pas intéressé à ce que je combatte sous nos couleurs. J'ai eu la chance matérielle de pouvoir m'expatrier, mais cette opportunité n'est pas donnée à tout le monde. Nous devons dès à présent être jaloux de nos sportifs et les garder au pays.

Nous devons également appeler nos pratiquants et champions qui vivent à l'étranger, qu'ils apportent leurs expertises et expériences. 

Ne dit on pas, Gabon d'abord !


Le Président de la Transition, chef de l'État, a demandé à ce que la diaspora contribue au développement du pays. Pourquoi, alors, le ministre des Sports ne m'a-t-il pas reçu pendant mon séjour, alors que je venais avec des projets et aides concrètes ? Pourtant, j'ai été très bien accueilli dans divers clubs, dont celui de la Garde Républicaine, où son commandant m'a même décoré. Comme l'a dit son Excellence Brice Clotaire Oligui Ngema, il faut changer de mentalité pour le bien du pays et de nos jeunes.


Je ne suis pas venu pour prendre la place du ministre, encore moins pour quémander de l'argent, mais pour proposer mon expertise dans le sport. 

Je propose l'organisation de championnats du monde et intercontinentaux de kickboxing vers la fin de l'année ; ce serait l'occasion de braquer les projecteurs sur le Gabon, nos champions actuels et nos pratiquants d'arts martiaux.


Je lance un appel à toutes les parties prenantes pour qu'elles prennent conscience de ces enjeux et agissent dès maintenant.


Respectueusement,  

Jean-Marc Koumba  

KICKBOXING

Champion du monde  1993 - 1995

Vice Champion du monde 1993

Champion d'Europe  1992 - 1995

8x Champion d'Allemagne  

1x Champion du Gabon  1990

BOXE ANGLAISE  

3x Champion d'Allemagne de l'Ouest  

3x Champion du Rhein  

Vice-champion d'Allemagne  

KARATÉ SHOTOKAN  

2e dan  

TAEKWONDO  

Vice-champion du Gabon”



Par Willy EYI BEYEME 

Informer dans l'impartialité

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