Éditorial / La débâcle des U17 femme : Une honte révélatrice du mal profond

 



Le samedi 11 janvier, l’équipe des U17 féminine du Gabon affrontait celle de l’Afrique du Sud dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde de cette catégorie. Une rencontre qui a vu les jeunes gabonaises massacrées à la première mi-temps par les jeunes sud-africaines sur un score de 12-1.

Le Gabon à travers sa fédération de football a voulu tricher avec le football.  «Heureusement»  , le mal lui a pris. En toute logique, il subit le supplice et le verdict réservé aux coupables et aux tricheurs. Le Gabon du football a été puni par la déontologie du ballon rond. Et c’est normal.

En effet, la culture du raccourci, de l’illusoire et du vide utopique, de la myopie a exposé l’étendue de sa finitude, de ses failles et ses déficiences. 

Pour plusieurs amoureux bons teints, avertis de la honte imposée par les jeunes filles sud-africaines aux amis du cuir rond gabonais n’a l’air d’aucune surprise et d’aucune imprévisibilité. Dès l’annonce officielle de la participation du Gabon à ces éliminatoires, certains étaient tellement assurés de leur pronostic, que les jeunes gabonaises assises des années à la maison sans aucune compétition, allaient boire de l’eau face à une équipe très bien outillée.


Mais au-delà des polémiques et des tensions inhérentes à toute défaite honteuse, il convient de faire une catharsis. Cet exutoire, cette remise en cause propre aux grands esprits, ce métanoia digne des hommes épris de défi et d’ascension s’avère impératif pour une refondation du football au Gabon dans sa globalité.


J’essaierai un exercice de positivisme et d’optimisme éclairé, puisqu’il faut oser une extraction du bien au cœur du mal sportif puant cette humiliation historique du samedi 11 janvier 2025 qui sonne comme une défaite salutaire.



A dire vrai, c’est un échec prometteur pour peu qu’on examine le mal non aux feuillages, ni à la périphérie mais aux racines. Car le mal est plus que profond. Ceci étant, pour la refondation du football gabonais, nous devons sans passion et sans chauvinisme outrancier incorporer et intégrer dans notre schème de pensée et notre culture sportive le symbole d’honnêteté et de patriotisme à l’ère d’un Gabon nouveau. 

Pratiquons Le déclin de l’irrespect et l’agonie de l’irresponsabilité.

Servons à la fois de témoin mais aussi de boussole qui nous tracera la trajectoire du plus jamais ça

Imposons la postérité des générations futures avec une devise qui refuse l’amnésie de la tragédie du 11 janvier. Il nous rappellera la règle sacro-sainte de  » la vénération  » du drapeau par ricochet une conscientisation patriotique. Elle sera omniprésent dans les esprits comme mise en garde, vigilance, prudence. Pour signifier aussi que tout échec est un succès ajourné et reporté. 

Pour la concrétisation d’un tel idéal, il nous faut à tout prix sonner le glas des vieux démons.

En disant non à corruption, l’amateurisme qui minent l’arène. Crions non sur toute forme d’opposition à la révolution, l’assainissement et l’aseptisation des mentalités.

Livrons à l’autodafé, l’indignité, la nullité, le ridicule, la raillerie, le culte du mensonge et du faux suicidaire, le mythe du sectarisme.

Autrement dit, qui veut réaliser un bon travail ne doit pas le faire à la hâte. Conséquemment, s’impose au football gabonais la soumission et l’obéissance aux valeurs cardinales du travail. Or, dans le contexte qui est le nôtre, l’environnement du ballon rond se donne à voir comme un lieu certain où l’instabilité, l’immédiateté, l’instantanéité, la versatilité, la spontanéité, l’inconstance ont établi leur règne, règne de l’impasse avérée.


Allons plus loin. Au Gabon, le mal est symptomatique et tellement profond. Ici, le football scelle le pacte avec la croyance à la négation des valeurs footballistiques.

En fait de négation des valeurs, le poids et l’influence des phénomènes paranormaux, irrationnels sont énormes 

Tout passe au mépris de la sueur, de la course, de l’ascèse, des sacrifices et des efforts sportifs. Tout passe au détriment du dépassement et du surpassement de soi. 


Nous devons un sincère merci à cette loi du football qui a permis d’arrêter la rencontre, car la démonstration exhibée par ses sud-africaines sans même forcer le talent nous renvoie à l’essence et à l’essentialité du ballon rond. Cet essentiel n’est rien d’autre qu’une prise de conscience et une maîtrise de ce qu’est devenu le football moderne.

Avant d’accuser l’environnement politique de notre pays qui participe assez à ce mal, il faut en un mot, comprendre que le football est une science caractérisée par un minima d’incertitudes et d’inexactitudes. Les triomphateurs et les vainqueurs que nous adulons à la télévision connaissent la valeur de l’effort, le dédain pour la paresse, la haine pour la tricherie. On gagnera en méditant la vérité philosophique de Descartes. On ne domine la nature qu’en lui obéissant. En tentant le parallélisme, on dira qu’on ne domine au football qu’en obéissant aux lois basiques, aux règles élémentaires, aux principes initiatiques, grammaticaux, préliminaires, de cette discipline.


Les anglais disent, pour apprendre l’anglais à John il faut connaître qui est John. Dans la même veine, pour les lendemains meilleurs du football gabonais, il faut décrypter, connaître qui a le génotype et le phénotype footballistique idéal pour une gestion sereine, apaisée et prometteuse.



En définitive, je ne suis pas certain que notre devenir repose sur les voltes face et les sempiternels résultats.

Je ne suis pas sûr que notre football écrira ses lettres de noblesse avec l’encre de l’aveuglement, de la cécité, de la paresse, du sectarisme, de la tricherie, de l’improvisation et de l’absence du patriotisme.

Je ne suis pas sûr que les phénomènes irrationnels, paranormaux nous ouvriront les portes de la gloire.

Le développement se repose sur la voie juste, raisonnable, prévoyante, planificatrice, gestionnaire, réaliste, méthodique, scientifique, anticipatrice. Il suffit de nous inscrire à dans cette école pour enterrer définitivement la honte ce qui pourra transformer les chatons en panthères, voir un club gabonais triomphé sur la scène africaine.


Corso SIMA ELLA 

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